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De quelle façon les utilisateurs de services perçoivent l’isolement et la contention?
06 août 2013
Menée par Caroline Larue, directrice du Centre d’études sur les mesures de contrôle en santé mentale, l’étude a consisté à décrire les points de vue de 50 individus ayant fait l’objet d’un isolement à l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal.De nombreuses études ont rapporté que l’utilisation de l’isolement avec ou sans contention était perçue de manière négative par les personnes utilisatrices de services qui se sentent honteuses, impuissantes et humiliées, ce qui peut pour certains faire ressurgir des événements antérieurs traumatisants. Une augmentation des actes violents et du risque de blessures a été plusieurs fois rapportée aussi bien chez les utilisateurs que le personnel de santé.
Pour cette raison, en 2005, le Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec a décidé de mieux encadrer l’isolement et la contention en établissant des guides de bonne pratique afin de réduire les souffrances et éviter les abus.
Or aucune donnée au Québec n’existe concernant la façon dont les personnes utilisatrices de services perçoivent ces mesures, alors que des études provenant d’autres pays indiquent que les patients considèrent l’isolement et la contention comme un processus punitif.
L’étude de Caroline Larue a consisté à décrire les perceptions de 50 individus ayant fait l’objet d’un isolement, dont les trois quarts ont fait l’objet d’une mesure de contention à l’Institut. Pour cela, les patients devaient remplir un questionnaire comprenant 36 questions.
Résultats
Parmi les 250 personnes ayant fait l’objet d’une mesure d’isolement avec ou sans contention, entre mars 2010 et mars 2011:- 50 ont rempli le questionnaire dans un délai de 7 à 30 jours après l’épisode d’isolement
- Les 3/4 ont fait l’objet à la fois d’une mesure d’isolement et de contention
- 62% étaient des hommes
- 66% souffraient de troubles psychotiques
- Qui leur a permis de se contrôler (59%)
- Effectuée dans un environnement sécuritaire (90%)
- Confortable (64%)
Cette étude a permis non seulement d’informer les professionnels de la perception qu’ont les personnes utilisatrices de services de l’isolement, de les sensibiliser, mais aussi de connaître les suggestions de ces personnes sur les façons de prévenir des situations de perte de contrôle, de réduire les sentiments d’abandon et d’améliorer le suivi clinique suite à l’isolement.«Le manque d’évaluation faisant suite à l’isolement est donc le principal grief soulevé par les utilisateurs, étape pourtant essentielle afin qu’ils puissent se reconstruire.»
Caroline Larue
Consulter la publication en ligne
En apprendre davantage sur les chercheurs associés à l’étude :
- Caroline Larue
- Alexandre Dumais
- Jean-Pierre Bonin
- Richard Boyer
Stéphane Bastianetto
Attaché à la direction et au transfert des connaissances
Centre de recherche de l'Institut universitaire en santé mentale de Montréal
Attaché à la direction et au transfert des connaissances
Centre de recherche de l'Institut universitaire en santé mentale de Montréal
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