lundi 21 janvier 2013

Le long chemin du Rétablissement
06avr


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Suite à mon texte sur ma période pré-dépression et l’hospitalisation qui s’en ait suivi, voici mon parcours sur le long chemin du rétablissement des 10 dernières années. Un cheminement qui m’a amené à un requestionnement de ce que je suis, mais aussi de ce que je veux et de ce que je ne veux pas. Un bon ménage de mon passé ne m’a d’ailleurs certainement pas fait de tort. Un cheminement qui m’a aussi demandé une discipline personnelle de tous les instants afin d’éviter de retomber dans l’enfer de la dépression. Mais cette discipline a en retour affectée positivement tous les autres secteurs de ma vie.

Où en suis-je?

Ainsi, à la sortie de l’hôpital, et de nouveau ‘fonctionnel’, j’avais un premier questionnement concernant une situation que cette hospitalisation ne pouvait régler à ma place, comme peut le faire la médicamentation par exemple. Qu’est-ce que je souhaitais devenir et qu’elles étaient mes limites par rapport à mes ambitions et projets? Mes visites chez une psychologue à ce moment m’ont beaucoup aidé à ce sujet. Je dois avouer que, 10 ans après, je n’ai toujours pas de réponse définitive, mais l’aide aux gens dans le besoin est sûrement une option que j’envisage déjà depuis un certain temps.
Au cours des dernières années, j’ai navigué dans la ‘jungle’ du marché du travail. Une expérience que je pourrais qualifier ‘d’essais-erreurs’ qui m’a progressivement aidé à mieux définir ce qui m’intéresse mais, aussi, ce qui ne m’intéresse pas. Je suis optimiste de trouver ma place un jour car je sais que de définir ce que l’on souhaite vraiment faire de sa vie, au niveau professionnel dans mon cas, est très souvent un ‘work in progress’. Mais à travers ce long processus, souvent frustrant, j’ai eu un grand soutient. Et je crois sans l’ombre d’un doute que sans soutient, pas de rétablissement.

Mon ange

À ce sujet, certains ayant vécu des difficultés liées à leur santé mentale ont bénéficié de l’aide offerte par des organismes communautaires durant cette période de rétablissement. Moi, ce soutient, je l’ai obtenu en majeure partie de ma chère mère.
Dans mes moments les plus durs de mon rétablissement, comme dans ceux plus heureux, elle était là. Je lui dois, en plus du travail que j’ai fais moi-même sur ma personne, de ne pas avoir rechuté en dépression depuis. Elle est d’ailleurs, encore aujourd’hui, à mes cotés pour m’encourager à ne jamais baisser les bras, quelque soit les épreuves que je rencontre.
Cependant, et c’est quelque peu paradoxal, l’une des raisons pour laquelle je souhaite m’impliquer et contribuer au développement de Reprendre Pouvoir est justement liée à ce soutient constant que j’ai reçu d’elle. J’ai réalisé au fil des années tout l’impact que j’ai eu sur sa vie, principalement au cours de mes premières années ‘post-hospitalisation’. En effet, ma mère était à la fois mon ‘infirmière’, ma
‘psychologue’, ma ‘coach de vie’ (nommez-les).


Je suis aujourd’hui conscient de toute l’énergie que je lui ai sapé à être constamment à l’écoute de mes besoins, de tous mes requestionnements existentiels, mais aussi de mes peines et frustrations reliées au fait de me sentir maintenant marginaliser par la société. Et lorsque l’on souffre, et c’est un peu normal j’imagine, on ne pense qu’à soit, à ses bobos, et je n’ai pas fait exception à cette règle. Elle aurait bien sure, même si elle ne me l’avouait jamais, passer ce temps à s’occuper d’elle, de SES besoins.

Reprendre Pouvoir, une bénédiction pour les proches

C’est ainsi que je réalise aujourd’hui la nécessité d’organismes tel que Reprendre Pouvoir. Je crois qu’on ne peut être seul à épauler une personne affectée de la maladie mentale, quelle qu’elle soit, comme la fait ma mère Les organismes qui font du Rétablissement le centre de leur modèle sont essentiels, autant pour ‘accompagner’ une personne sans soutient extérieur, mais aussi comme complémentarité à ce même soutient extérieur.
Je regrette de ne pas lui avoir plus souvent donnée un ‘break’ en m’impliquant de mon propre gré aux activités de l’un de ces organismes. Mais, et ce n’est pas avec frustration que je le mentionne, le peu d’emphase que les professionnels me traitant ont mis sur la nécessité de cheminer en partie par ces organismes n’ont pas aidé ma cause et certainement pas, aussi, celle de ma mère.
Voilà donc, en grande partie, pourquoi il m’est aujourd’hui essentiel de tout faire (à l’intérieur de mes limites évidemment) pour promouvoir, en tant que membre-utilisateur, le modèle de Reprendre Pouvoir. Merci aux événements qui m’ont amené à connaître cet organisation et sa belle équipe de personnes qui prennent çà à cœur…

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